Pour des toilettes dignes de ce nom

Pour des toilettes dignes de ce nom

« Qui se soucie des toilettes ? 3,6 milliards de personnes parce qu’elles ne disposent pas d’installations convenables. » Voilà comment commence la campagne pour la Journée mondiale des toilettes, qui a lieu chaque 19 novembre. Et à l'école alors, comment ça se passe ? Mal, répond la FCPE depuis des années maintenant. Les sanitaires dans les établissements scolaires sont très souvent indécents, sales, cassés… C'est pourquoi elle réclame inlassablement un plan d'investissement important pour des sanitaires propres et fonctionnels !

« Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vu un de mes fils scolarisé à l'école primaire courir aux toilettes en rentrant à la maison, car il s'était retenu durant des heures à l'école. Son frère est suivi par un gastro-entérologue et suit maintenant un traitement. Ils n'ont pas de papier toilette dans chaque wc, et doivent anticiper leurs besoins. » Les témoignages de parents d'élèves reçus par la FCPE sur les toilettes à l'école sont toujours éloquents… Aucun adulte n'accepterait dans son entreprise de subir ce genre de contraintes. 
Et pourtant, dans les établissements scolaires, les sanitaires sont souvent sales, cassés, quand ils ne sont pas fermés pour des raisons de sécurité. C'est pourquoi la FCPE bataille depuis très longtemps maintenant, afin que ce sujet primordial pour la santé des élèves soit enfin pris au sérieux.
Cette question des toilettes cache bien d’autres sujets sociétaux, qui vont du respect du corps de l’enfant jusqu’au harcèlement en passant par la santé des jeunes. L’école doit prendre soin de ses jeunes, elle doit respecter et répondre à leurs besoins : cela commence par des toilettes en bon état de fonctionnement et un accès facile et protégé à ces lieux qui peuvent être ceux de tous les dangers. En axant ses vœux 2020 sur les toilettes, la FCPE avait déjà redit son attachement au respect des droits de l’enfant, et en particulier à ceux qui touchent à son intégrité physique, morale et à sa santé.
Puis, en octobre 2020, l’épidémie due au Covid-19 a malheureusement permis de montrer toute la pertinence de s'attaquer pour de bon à cette problématique. Elle a donc réaffirmé l’intégralité de ses exigences dans un document intitulé "Un plan d'envergure pour les toilettes" (en téléchargement dans l'encadré Ressources en bas de cet article). Elle y réclame, entre autres, que soit défini un cadre réglementaire de référence en matière d’équipements sanitaires, d’entretien et d’hygiène et applicable de la maternelle au lycée.
Le chantier est gigantesque : les chiffres parlent d'eux-mêmes. Dans son étude sur la qualité de vie dans les collèges et lycées en 2017, le Cnesco rappelle que près de 40% des collèges et lycées publics déclarent ne pas "avoir suffisamment de sanitaires dans leurs locaux". Dans 72% des établissements, les locaux sanitaires sont dégradés et dans 62% des cas, il manque des produits liés à l'hygiène (du papier et du savon…).
Pour répondre aux besoins fondamentaux et élémentaires des enfants et des jeunes, des mesures urgentes doivent être engagées à court et moyen termes, comme l'engagement de travaux pour préserver l'intimité selon leur âge (parois séparatrices, portes hautes, verrous…), la mise en accessibilité des toilettes pour les élèves en situation de handicap, l'installation de distributeurs gratuits de protections hygiéniques…
Bien évidemment, un tel plan ne peut uniquement reposer sur la bonne volonté d'une équipe municipale, départementale ou régionale. La FCPE attend donc de l’État qu’il finance cette politique de santé publique, mais aussi qu’il la coordonne pour qu'aucune collectivité ne passe au travers des mailles d’un filet sanitaire indispensable. Deux stratégies d’action sont à envisager : un plan d’investissement massif et une politique de prévention pour changer les pratiques. Équiper les écoles, collèges et lycées de sanitaires rénovés, c’est permettre à nos enfants de rester en bonne santé mais aussi de mieux s’épanouir, donc de réussir à l’école. Mobilisons nos élus pour qu’ils répondent à nos attentes, pour qu’ils impulsent et financent ce plan qui est une priorité pour tous les parents d’élèves.